[CR] Lédenon 15 Mars 2016

[Quick]

Après une nuit de repos, nous sommes prêts à nous mesurer à nouveau au circuit de Lédenon. Alès était une mise en jambes car nous n'avions pas de chronos de référence. A Lédenon oui, et un de nos objectifs est de les faire baisser pour un début de saison réussi.

Après la montée vers le circuit, toujours aussi défoncée, nous nous installons sur les paddocks, mettons tout en place et allons nous inscrire. Il y a trois groupes : Moyen, Pilote et Pilote+. Xavier est en Pilote et Quick est passé en Moyen pour qu'ils puissent tous deux profiter de Piaf, la seule moto restée valide. C'est Quick qui est censé commencer à rouler à 9h, pour se laisser du temps il file amener la moto au sonomètre dès 8h. Nous avions déjà roulé à Lédenon avec les CBR en Septembre (le CR est ici) donc cela devrait être une formalité.


Erreur ! Cette fois-ci c'est le personnel du circuit qui fait passer le sonomètre. La limite est de 99 dB et nous sortons 101 dB... bref on se fait refouler. Hé bien qu'à cela ne tienne, nous avions été prévoyants en prenant les pots d'origine, et un pote nous a fabriqué des pattes sur mesure pour les fixer aux motos. Nous nous lançons donc dans un changement de pot impromptu dès le matin. Mais ça serait trop simple si tout se passait bien du premier coup n'est-ce pas ? Les pattes de fixation frottent sur le bras oscillant. Mais c'est de l'alu, nous les formons donc pour avoir un joli décroché. On n'est pas loin... mais nous n'avions pas pris en compte l'épaisseur de la patte, impossible de resserrer la vis de fixation au cadre, elle est trop courte.

Qu'avons-nous à notre disposition ? La patte de fixation du pot Leo dit "fullbarouf-tu-rouleras-pas-avec-sale-délinquant", une mallette pleine de vis et d'écrous, des entretoises de tailles diverses, un chewing-gum, un élastique, deux trombones. Mais nous n'avions pas de coupe mulet donc nous n'avons pas pu jouer les McGyver : malgré tous nos efforts, il nous manquait quelques centimètres d'alu, ou au contraire il aurait fallu percer une patte pour que ça tombe juste. Mais la solution nous attendait sagement sur la remorque : nous n'avons pas hésité à délester Pif de ses propres pattes de fixation pour bricoler un machin qui ne ressemble à rien, mais qui fait le job. Il y aura juste un petit accroc avec la sonde lambda mais rien de grave à priori.

Ouf ! Piaf passe au sonomètre à 92 dB. Le temps de se préparer sans précipitation, il est 11h et Quick part pour sa première session.

Contrairement à Alès le tracé du circuit n'a pas bougé, mais le bitume a été refait au delà des vibreurs, ce qui change tous les maigres repères que Quick pouvait avoir gardé. C'est une session de mise en chauffe, donc il tente de se remémorer le circuit tout en se dégourdissant les jambes. Le groupe Moyen est très hétérogène, Quick se sent coincé entre des chicanes mobiles et des pilotes plus expérimentés qui le laissent sur place. Puis c'est au tour de Xavier pour le même exercice.

Le bilan n'est pas trop mauvais car les chronos sont à 2s de leurs meilleurs. Une bonne mise en jambe.

Enfin Quick repart pour la dernière session de la matinée. Mais au moment de démarrer la moto, un voyant moteur reste allumé. La poisse.

Alors on fait quoi ? On était à deux doigts d'arrêter de s'acharner et de tout remballer. Mais il nous restait un joker : le mécano de RMS qui nous avait déjà conseillés la veille. On l'appelle, on lui décrit les symptômes et le verdict ne se fait pas attendre : au moment de changer de pot, nous avons malmené la sonde lambda qui est probablement HS. Là encore, la solution est à portée de main : Pif fait à nouveau office de donneuse d'organes et nous nous prêtons à une séance de transplantation de sonde. Ça se passe relativement bien, la sonde de Pif est opérationnelle, plus de voyant. Les émotions ça creuse, nous passons à la cantine du circuit pour nous remplir l'estomac, mais pas trop car il est 13h et Xavier roule bientôt. Nous sommes frustrés de n'avoir fait qu'une session chacun le matin et bien décidés à profiter à fond de l'après-midi.

Par contre, nous avons eu une très agréable surprise: nos voisins de stand de la veille, en route pour le Luc, ont fait un petit stop sur leur trajet pour nous dire bonjour et discuter avec nous. Par contre, ils n'ont pas pu nous voir rouler. Et puis on est un peu honteux, on n'a pas retenu leurs prénoms. Donc si vous passez par là, faites nous un coucou, ça nous fera plaisir.

C'est Xavier qui commence à 14h, enfin la journée de roulage commence réellement. Il renoue avec son meilleur chrono, il le bat même d'un dixième. Il est rassuré mais pas satisfait pour autant, il faut gagner des secondes !

Vingt minutes plus tard, Quick s'élance à son tour. Il s'applique et suit les conseils de Xavier : entrer le plus vite possible dans le triple gauche. Il se force à tourner la poignée de gaz à chaque bout droit. Résultat il sort épuisé de sa session, un tour avant le drapeau à damier. Deuxième résultat, il baisse son temps de 4 secondes, avec un 1:47.1... que le chrono affiche mais n'a pas enregistré ! C'est très motivant mais ça lui donne envie d'égaler ou de dépasser ce résultat pour en avoir une trace.

Les horaires de sessions font que Xavier enchaine directement après Quick, et part avec un objectif: passer en dessous de cette fichue minute 42.Et ça le fait ! Il sort de là en sueur mais avec 9 dixièmes de moins (soit un 1mn41.8 pour les cancres au fond qui ne suivent pas).

Quick confirme lors de la session suivante qu'il est passé sous les 50 mais ne fera pas mieux que 48.7. Xavier enchaine direct sur sa dernière session.

Le freinage commence à avoir du mal, faut dire qu'avec des sessions de 40mn et des pauses de 20mn, le liquide chauffe. Et pour freiner, il faut passer de deux à trois doigts. Au début de la session, Xavier se fait doubler par un frère et une sœur, chacun sur leur R3 piste. Il est tenté de les redoubler à la puissance mais préfère les laisser partir, pas envie de jouer le rôle de la chicane en virage. Mais tour après tour, l'écart avec les deux motos bleues se réduit. Xavier décide donc de les passer dans la ligne droite... pour se faire doubler par l'un des deux dans le triple gauche. C'est raté mais Xavier ne lâche rien pendant tout le tour, et colle au pneu de son prédécesseur. Ligne droite, gaaaaaaaz. Tiens, ça lève en trois. Arrive le triple gauche. C'est le moment où il faut arrêter de freiner fort et de rentrer à l'arrêt dans ce virage. L'acquisition de données le confirme: c'est passé avec 13km/h de plus. Et surtout, le pilote en R3 ne point pas le bout de son nez. C'est gagné ! Mais il ne faut rien lâcher et continuer à tout donner.

Il n'y a pas à dire, avoir des partenaires de jeux, ça aide. Surtout quand on a trois fois plus de chevaux et le double de l'âge

Et le chrono révèle lui aussi une bonne surprise: de presque 42, Xavier est passé à 1mn39.7 ! L'avant dernier tour se fait même en 40 alors que le fer à cheval (c'est le nom d'un virage) a été... comment dire... complétement raté.

Xavier est épuisé mais heureux. C'est pas comme si ça faisait un an qu'il cherchait à passer sous la minute 40.

Petite pause pour la machine et Quick repart pour sa dernière session.La fatigue des deux jours aidant, il ne parviendra pas à renouer avec le 47, mais signera un beau 48.4, preuve que l’amélioration du chrono n'était pas qu'un coup de chance, mais bien une nette progression du pilote.

Comme d'hab, il faut ranger, mais nos deux pilotes célèbrent leurs victoires du jour avec une petite bière.

Ce fut une journée, ou plutôt une après-midi excellente (la mécanique sur les paddocks c'est sympa mais on n'était pas venus pour ça bizarrement). Nous n'avons pas avancé dans les réglages de la moto, mais nous avons continué à évaluer l'usure des pneus et la conso. Nous avons aussi confirmé que nos plaquettes sont inusables. Ou alors nous ne freinons pas (mais les freins c'est pour les lâches n'est-ce pas ?). Il va falloir régler le problème du fading du frein car il va falloir rouler 4h en août.

La baisse de chronos nous a boosté le moral et donné de la confiance pour cette saison. Faire respectivement -3s et -4s prouve que nous avons trouvé le mode d'emploi. Et le meilleur: nous n'étions jamais à l'agonie. Nos tours se sont enchainés sans peur. Ce qui nous fait dire que les prochaines secondes ne vont pas être trop dures à gagner. Bref, on est heureux.

Notre objectif est au bout de nos doigts, et peut-être n'est-il pas si fou finalement ?