Eh oui, à Poirsouille on est comme ça, à chacun son CR... Les autres ont vécu soit une journée Tortue Team, soit une JSR, pour moi ce fut une UPPP, autrement dit Un Poireau Périmé sur la Piste .
Ne nous attardons pas sur les préparatifs laborieux quoique utiles (un grand merci au Géant Vert pour l'indispensable prêt d'huile de coude ), ma UPPP à moi commence à une heure trop matinale pour être honnête en compagnie de Quick. A moi la charge de conduire l'attelage, puisque je l'ai réclamé en promettant à Quick que s'il ne me laissait pas le volant je postulais pour le titre de passager le plus chiant du monde . Il se muera donc de bonne grâce en charmant compagnon de route et de journée piste, merci à lui.
Et hop, un premier petit plaisir du jour malgré l'aube seulement naissante, sur 4 roues j'adôôôre conduire des engins lourds, longs , encombrants et si possible rétifs ( cf le déménagement de Vilocouette, ou j'avais pris mon pied avec le camion, on trouve son plaisir où l'on peut à mon âge ).
J'ai été un peu déçu, tout ça s'emmène avec une facilité déconcertante, même pas une petite difficulté, la bétaillère de Shef et Amnye , très obligeamment prêtée et qui nous a rendu un très précieux service, se révèle une très bonne compagne de route en même temps qu'une tractrice de remorques sans reproches . Shef, il y a pour toi à la première occase une paire de bouteilles de pinard de Taradeau qui t'attendent, tu nous a bien arrangés sur ce coup !
Second plan séquence, il parait que pour bien rouler sur piste, puisque l'on dit que c'est du sport, faut s'échauffer.
Pas de blème, l'antiquité de Knacki est là juste pour ça, on s'échauffera donc en la poussant comme des fous (en vain, comme vous le savez ) jusqu'à deux minutes avant la première session dédiée aux poireaux dans mon genre . Ce qui m'a permis d'entamer les premiers tours de roue sur piste de ma vie de motard allégé d'environ 1 kg de sueur et tout chaud, tout mouillé dans la combarde.
---------------------------------------
Bon ayé!!!! Chuis sur la piste, moteur ronronnant, on part dans 10 secondes. Ben, j'ai un petite surprise ; certes, je m'étais programmé en mode tranquille, en m'interdisant absolument de rouler au-dessus de mes pompes et de me vautrer lamentablement, je suis là pour voir et apprendre et tout ça . Et puis dans deux semaines j'accomplis mon rêve de gosse, je roule sur le Castellet, alors faut que ....
Mais quand même, je m'attendais à stresser un poil.
Raté .
Là, purée ce que je suis - trop- peinard et tranquille !!! Pas une montée d'adrénaline, pas le moindre début de commencement de stress, pas de battements de cœur, bah je vais rouler sur piste épicétou.
Bon, je dois pas être normal, en fait j'avoue n'avoir éprouvé aucune sensation particulière au moment de lâcher les chevaux au milieu de la meute . A la limite, je suis plus préoccupé à la pensée de Knacki en rade avec son ZXR et qui doit être malheureux comme les pierres que par ma prestation inaugurale , bizarre ....
-----------------------------------------
Première session donc, wah, c'est quand même plutôt marrant au début ! Très sympa de pouvoir angler et prendre des trajs sur toute une largeur de bitume sans redouter un monospace sur la voie d'en face , je reconnais .
Je fais les deux premiers tours de piste de ma vie derrière le moniteur de Tortue Team et Quick, histoire d'apprendre au moins un peu le tracé. Mais je m'ennuie, on me fait signe avec grande insistance de passer, alors j'y vais .
Et dans la foulée, j'éprouve immédiatement le problème de rouler avec d'autres poireaux dans mon genre qui eux semblent morts de faim . Purée, y'a plein de gus qui vissent comme des fous en ligne droite, et qui me bouchonnent en courbes, c'est quoi ce plan ? C'est moi le Poireau, alors par pitié me bouchonnez pas au point de corde, svp.
Après quelques tours, je me dis que j'adore les deux double-droites (au début et après la Couille de Bœuf ), de très jolies trajectoires. Par contre je suis totalement à la rue dans la Couille en question dans le gauche, il me faudra attendre ma 3° session pour comprendre un peu son mode d'emploi et enfin boulocher correctement le pneu du coté gauche.
Finalement, en utilisant l'équivalent d'un mode enjoué sur la N7 - presque pas de déhanché, pas de gaz à fond, genre je poutre un peu sur route en patientant derrière les enclumes roulantes dans les courbes et en étant tout le temps bouchonné - on tourne donc sans se fatiguer à 1.30 sur ce truc en mode randonnée moto , je note pour plus tard .
-----------------------------------------
Ici un fil rouge : entre les sessions, on mécanique la Verte, ça évite de se refroidir et ça entretient la douceur des mains, le cambouis est là pour ça .
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Seconde session, je réalise que je suis sur piste , allez faut que j'ouvre, quoi ! Il parait que je suis là pour ça, on m'a dit.
Donc, je me suis appliqué , j'ai fait l'effort - un peu .
Crotte, je suis de nouveau bouchonné toute la session durant, par une risible Ducati 848 prépa full piste et une R1 idem ( celle là même dont parle Knacki dans son CR ) . Dingue, ils ont le matos, la puissance intimidante, et ils m'interdisent de faire mumuse en me faisant perdre un temps fou tant ils se trainent dans les virages à droite!
Je devrais doubler je suppose, mais j'avoue, je n'ose pas . Là, je commence réaliser que peut-être la piste, je ne suis pas fait pour ..... Je suis nettement plus rapide qu'eux des fois en entrée de virage, c'est clair, ces deux nases ne savent pas le minimum vital de la façon d'entrer dans un virolo et de le maintenir mais si je veux les doubler il faut soit que je leur fasse les freins ( c'est presque trop facile tant ils freinent tôt de mon point de vue, et moi je crois que je suis bien aidé par le fabuleux CBS de ma moto ) soit un exter' en courbes très possible aussi, et là j'ai ..... la trouille .
Oui, la trouille de doubler d'une part; pas envie de me foutre au tas, peur des réactions des gars devant que je trouve fort énervés et pas propres, envie de voir le Castellet, et d'autre part je me régale quand même à trajecter au mieux (au moins pire ? ) un vrai paradoxe que je ne réglerai pas de toute la journée.
En plus, c'est presque rigolo de les coller à chaque courbe, (ça doit satisfaire mon ego surdimensionné de me dire que je les poutre un instant durant ? ) puis de me faire atomiser ensuite et de les recoller .
Je vois quand même, puisque j'ai fait l'effort très difficile pour moi d'ouvrir en grand durant quelques tours qu'on arrive facilement à 185 kmh compteur au bout de la petite ligne droite. Bof.
Je ne le referai plus de la journée après ce test, ça m'ennuie de visser à fond , ça ne rime à rien de gagner des dixièmes en ligne droite . Alors pour les sessions restantes, je me contenterai de couper très tôt, à 175 en moyenne bien avant la passerelle, pour prendre le gauche puis l'entrée du double droite bien placé en ne freinant que très gentiment, presque juste du rétrogradage, c'est nettement plus réjouissant puisque je peux m'amuser à me placer pour ce décidément très amusant double virage qui suit.
Je doublerai quand même 3/4 motos sans trop le vouloir dans cette session, mais vraiment ils étaient si lents que c'était impossible de rester derrière eux tant ils se trainaient.
Bilan, dans les 1.28 , et je sais maintenant comment il faut faire pour aller à, 1.26 ou 1.24 sans passer plus vite nulle part ; ne pas rester derrière des boulets en courbes et accepter d’utiliser la poignée de droite à fond . Ok. Est-ce que j'en ai envie ?
-------------------------
Les 3° et 4° sessions ne feront que confirmer tout ça. Je n'aime que modérément visser la poignée, seuls les passages en courbes m'ont vraiment fait plaisir . Avec bien entendu un superbe style, vous n'en doutiez pas ?
Tout droit fièrement perché sur ma meule, le cul déhanché d'au moins 4 centimètres et le genou sorti avec 17° d'angle au mieux, et en oubliant souvent de me pencher suffisamment vers le demi guidon intérieur , je crois être une vraie publicité ambulante de tout ce qu'il faudrait corriger pour ressembler à quelque chose sur une selle . Eh ben je me suis finalement amusé beaucoup amusé à martyriser mes excellents pneus tant qu'il ne s'agissait pas de le faire à la réaccél'. Merci les manufacturiers de compenser mes inaptitudes .
J'ai par contre pris très grand plaisir dans la toute dernière, à suivre un étonnant Knack en mode coming out sur l'étonnante mamie GPZ !!!! Bien sûr, il fallait que je n'ouvre pas trop les gaz pour ne pas lui monter dessus à l'accél, mais le reste du temps, quel bonheur de le voir en mode crapaud juché sur une meule trop petite, la bave aux commissures des lèvres et l'attaque en mode d'emploi ! Un régal!
Il m'a étonné le Knack, et j'ai vraiment regretté de n'avoir pas mis la cam pour immortaliser l'instant . Des beaux angles, des trajs tendues et chouettes , des positions engagées sur la meule ( de toutes façons bien plus esthétiques et correctes que moi , hein ... , il est beaucoup plus performant sur piste que sur route à l'improvisation, cet homme !
Constat déjà fait alors qu'il était sur la Daytona, si dans le premier double droite puis le gauche il n'est pas trop rapide ( je devais corriger pour ne pas trop approcher sa roue , c'est dire ) je trouve que dans l'après couille il envoie un pâté . Je suppose (sans preuve, une fois c'était sur la Dayto de prêt et l'autre fois sur la mamie ) que à moto égale il m'enfume dans cette portion.
Seul regret, ayant à peu près assimilé les bases très (très ! ) minimales du genre, j'étais parti pour m'appliquer , je sortais enfin le cul , et je commençais à me forcer à me dire "sors aussi la jambe " et "plies plus le coude intérieur" , j'avais le temps de soigner ça puisque je suivais une moto qui même assez prestement menée me rendait plein de bourrins . C'est net, on passe plus vite tout en se trainant en quelque sorte.
J'avais déjà décidé de rester derrière , et d'en profiter outre le spectacle pour ressembler un peu plus à un pistard débutant en modifiant ma position lamentable . Et puis à mi session, une méchante crampe , zut . Pourquoi j'ai pas assez bu, quel idiot, alors je reste fidèle à ma priorité de ne pas me faire de bobo et je sors à mi session.
Je finirai avec des temps dans les 1.27.8 , avec la certitude que c'est assez facile de rouler dans les 1.24 dans les mêmes conditions sans aucune technique autre que l'habitude d'être sur une moto, , les trajs me semblant fort naturelles .
Avec la même certitude que pour descendre plus bas il faut rouler d'une façon que je ne maitrise pas aussi . Autrement dit, pour aller à 1.22 ou moins faut travailler sa position sur la meule. Sinon, on est trop anglé pour les pneus et la garde au sol et on risque de trouver la limite.
Ça sans jamais avoir eu un tour clair de toute la journée, et je m'en fous un peu. C'était bien plus marrant de prendre fort UNE courbe que de faire un temps.
-----------------------------------------------------
Allez, en résumé :
- la piste c'est assez sympa, oui.
- je suis un brave Poirsouilleur fidèle au poireau ; capable de pas exagérément me trainer, de rouler facile, mais sans aptitude innée à adopter le mode d'emploi idoine à la piste . Donc guère doué, guère apte, guère motivé aussi. Mais plutôt pas trop mauvais freineur et en entrées de courbes, ouf ! Je vais quand même pouvoir garder les chevilles enflées, hein ...
- les UPPP, c'est pas forcément pour moi ; pas vraiment envie de performer et de penser au chrono, ni de gagner des secondes grâce à mon moteur au besoin , c'est limite ennuyeux les lignes droites même très vite . Je pense que j'y reviendrai éventuellement de temps à autre, juste pour la très sympathique ambiance et l'esprit qui va avec, uniquement s'il y a des potes avec qui rouler pour me poutrer.
- la piste, c'est un endroit où tu vois des aigles qui sont à des années lumière de toi en qualité de pilotage ; des gens qui prennent en se trainant des vitesses que tu n'atteins qu'en rêve , et qui te démontrent l'abyssale différence entre un conducteur de moto et un pilote (je pense là entre autres à un moniteur qui m'a laissé la fugace impression d'être arrêté lorsqu'il m'a déposé dans le second double droit, celui en sus que je n'ai pas bien pigé .... )
- la piste c'est aussi un lieu qui te permet de réaliser que bien des gens sont carrément pas doués , roulent au dessus de leurs pompes ou naviguent surtoilés et ne s'en rendent même pas compte - dans ce groupe débutant, avec mon absence totale de technique , mes positions ridicules et ma totale absence d'expérience, je me suis beaucoup fait ralentir en virages et aux freinages par un gros tiers des participants à mon groupe .
- je me suis confirmé ce que je pressentais : je préfère de loin prendre 1000 virages différents que 1000 fois le même virage . Je crois que je dois laisser à d'autres les symphonies exécutées à la perfection et prendre les arias légers comme partition. A d'autres les récitations sans fautes , pour moi le plaisir est dans le texte libre et l'improvisation. Dans les fantasmes que je n'assouvirai sans doute jamais, maintenant je suis sur qu'une épreuve en aveugle sans reco en course de côte ou en rallye serait plus ma tasse de thé qu'une piste bien connue .J 'irais pas plus vite, mais j'y prendrais plus mon panard. Pour moi, le circuit de mes rêves comporterait deux ou trois fois les courbes du Luc, mais sa plus grande ligne droite serait celle qui suit la Couille.
- C'est la vraie grosse surprise ( et un peu une minime déception .... ) que j'ai eue, pas de montée d'adrénaline puisque après deux tours tout était déjà vu, pas d'envie de grappiller du temps d'un tour sur l'autre. Pour quoi faire si je n'y prends pas un pied ?
Je m'en faisais un monde, ben j'ai pas réussi à avoir peur ni à stresser , c'est ballot. Juste une XP ma foi fort agréable, mais sans la poussée d'adrénaline espérée et attendue. J'ai le palpitant qui monte bien plus en faisant une D14, une route de Chateaudouble ou une gorge du Verdon que là où zut, j'ai pas le mode d'emploi.
Même les petites courbatures que j'ai eues aujourd'hui, je subodore les devoir plus à la poussette de ouf le matin et la manutention de la roulotte le soir qu'au circuit, je dois pas être fait pour me dépouiller .
- j'ai aimé : l'ambiance - les gens - la gentillesse et la compagnie de tous mes camarades de jeu - la dignité de Knack, qui très frustré et accablé au delà du raisonnable par un Murphy opiniâtre est resté bravement disponible et sympa dans la tourmente - les 4 ou 5 virages ou mon pneu arrière criait grâce- les jolies bouloches sur le pneu en question- les très belles orchidées sauvages sur le terrain du circuit- l'entrecôte au gorgonzola .
Merci tous, pour la compagnie, la gentillesse !
Ne nous attardons pas sur les préparatifs laborieux quoique utiles (un grand merci au Géant Vert pour l'indispensable prêt d'huile de coude ), ma UPPP à moi commence à une heure trop matinale pour être honnête en compagnie de Quick. A moi la charge de conduire l'attelage, puisque je l'ai réclamé en promettant à Quick que s'il ne me laissait pas le volant je postulais pour le titre de passager le plus chiant du monde . Il se muera donc de bonne grâce en charmant compagnon de route et de journée piste, merci à lui.
Et hop, un premier petit plaisir du jour malgré l'aube seulement naissante, sur 4 roues j'adôôôre conduire des engins lourds, longs , encombrants et si possible rétifs ( cf le déménagement de Vilocouette, ou j'avais pris mon pied avec le camion, on trouve son plaisir où l'on peut à mon âge ).
J'ai été un peu déçu, tout ça s'emmène avec une facilité déconcertante, même pas une petite difficulté, la bétaillère de Shef et Amnye , très obligeamment prêtée et qui nous a rendu un très précieux service, se révèle une très bonne compagne de route en même temps qu'une tractrice de remorques sans reproches . Shef, il y a pour toi à la première occase une paire de bouteilles de pinard de Taradeau qui t'attendent, tu nous a bien arrangés sur ce coup !
Second plan séquence, il parait que pour bien rouler sur piste, puisque l'on dit que c'est du sport, faut s'échauffer.
Pas de blème, l'antiquité de Knacki est là juste pour ça, on s'échauffera donc en la poussant comme des fous (en vain, comme vous le savez ) jusqu'à deux minutes avant la première session dédiée aux poireaux dans mon genre . Ce qui m'a permis d'entamer les premiers tours de roue sur piste de ma vie de motard allégé d'environ 1 kg de sueur et tout chaud, tout mouillé dans la combarde.
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Bon ayé!!!! Chuis sur la piste, moteur ronronnant, on part dans 10 secondes. Ben, j'ai un petite surprise ; certes, je m'étais programmé en mode tranquille, en m'interdisant absolument de rouler au-dessus de mes pompes et de me vautrer lamentablement, je suis là pour voir et apprendre et tout ça . Et puis dans deux semaines j'accomplis mon rêve de gosse, je roule sur le Castellet, alors faut que ....
Mais quand même, je m'attendais à stresser un poil.
Raté .
Là, purée ce que je suis - trop- peinard et tranquille !!! Pas une montée d'adrénaline, pas le moindre début de commencement de stress, pas de battements de cœur, bah je vais rouler sur piste épicétou.
Bon, je dois pas être normal, en fait j'avoue n'avoir éprouvé aucune sensation particulière au moment de lâcher les chevaux au milieu de la meute . A la limite, je suis plus préoccupé à la pensée de Knacki en rade avec son ZXR et qui doit être malheureux comme les pierres que par ma prestation inaugurale , bizarre ....
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Première session donc, wah, c'est quand même plutôt marrant au début ! Très sympa de pouvoir angler et prendre des trajs sur toute une largeur de bitume sans redouter un monospace sur la voie d'en face , je reconnais .
Je fais les deux premiers tours de piste de ma vie derrière le moniteur de Tortue Team et Quick, histoire d'apprendre au moins un peu le tracé. Mais je m'ennuie, on me fait signe avec grande insistance de passer, alors j'y vais .
Et dans la foulée, j'éprouve immédiatement le problème de rouler avec d'autres poireaux dans mon genre qui eux semblent morts de faim . Purée, y'a plein de gus qui vissent comme des fous en ligne droite, et qui me bouchonnent en courbes, c'est quoi ce plan ? C'est moi le Poireau, alors par pitié me bouchonnez pas au point de corde, svp.
Après quelques tours, je me dis que j'adore les deux double-droites (au début et après la Couille de Bœuf ), de très jolies trajectoires. Par contre je suis totalement à la rue dans la Couille en question dans le gauche, il me faudra attendre ma 3° session pour comprendre un peu son mode d'emploi et enfin boulocher correctement le pneu du coté gauche.
Finalement, en utilisant l'équivalent d'un mode enjoué sur la N7 - presque pas de déhanché, pas de gaz à fond, genre je poutre un peu sur route en patientant derrière les enclumes roulantes dans les courbes et en étant tout le temps bouchonné - on tourne donc sans se fatiguer à 1.30 sur ce truc en mode randonnée moto , je note pour plus tard .
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Ici un fil rouge : entre les sessions, on mécanique la Verte, ça évite de se refroidir et ça entretient la douceur des mains, le cambouis est là pour ça .
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Seconde session, je réalise que je suis sur piste , allez faut que j'ouvre, quoi ! Il parait que je suis là pour ça, on m'a dit.
Donc, je me suis appliqué , j'ai fait l'effort - un peu .
Crotte, je suis de nouveau bouchonné toute la session durant, par une risible Ducati 848 prépa full piste et une R1 idem ( celle là même dont parle Knacki dans son CR ) . Dingue, ils ont le matos, la puissance intimidante, et ils m'interdisent de faire mumuse en me faisant perdre un temps fou tant ils se trainent dans les virages à droite!
Je devrais doubler je suppose, mais j'avoue, je n'ose pas . Là, je commence réaliser que peut-être la piste, je ne suis pas fait pour ..... Je suis nettement plus rapide qu'eux des fois en entrée de virage, c'est clair, ces deux nases ne savent pas le minimum vital de la façon d'entrer dans un virolo et de le maintenir mais si je veux les doubler il faut soit que je leur fasse les freins ( c'est presque trop facile tant ils freinent tôt de mon point de vue, et moi je crois que je suis bien aidé par le fabuleux CBS de ma moto ) soit un exter' en courbes très possible aussi, et là j'ai ..... la trouille .
Oui, la trouille de doubler d'une part; pas envie de me foutre au tas, peur des réactions des gars devant que je trouve fort énervés et pas propres, envie de voir le Castellet, et d'autre part je me régale quand même à trajecter au mieux (au moins pire ? ) un vrai paradoxe que je ne réglerai pas de toute la journée.
En plus, c'est presque rigolo de les coller à chaque courbe, (ça doit satisfaire mon ego surdimensionné de me dire que je les poutre un instant durant ? ) puis de me faire atomiser ensuite et de les recoller .
Je vois quand même, puisque j'ai fait l'effort très difficile pour moi d'ouvrir en grand durant quelques tours qu'on arrive facilement à 185 kmh compteur au bout de la petite ligne droite. Bof.
Je ne le referai plus de la journée après ce test, ça m'ennuie de visser à fond , ça ne rime à rien de gagner des dixièmes en ligne droite . Alors pour les sessions restantes, je me contenterai de couper très tôt, à 175 en moyenne bien avant la passerelle, pour prendre le gauche puis l'entrée du double droite bien placé en ne freinant que très gentiment, presque juste du rétrogradage, c'est nettement plus réjouissant puisque je peux m'amuser à me placer pour ce décidément très amusant double virage qui suit.
Je doublerai quand même 3/4 motos sans trop le vouloir dans cette session, mais vraiment ils étaient si lents que c'était impossible de rester derrière eux tant ils se trainaient.
Bilan, dans les 1.28 , et je sais maintenant comment il faut faire pour aller à, 1.26 ou 1.24 sans passer plus vite nulle part ; ne pas rester derrière des boulets en courbes et accepter d’utiliser la poignée de droite à fond . Ok. Est-ce que j'en ai envie ?
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Les 3° et 4° sessions ne feront que confirmer tout ça. Je n'aime que modérément visser la poignée, seuls les passages en courbes m'ont vraiment fait plaisir . Avec bien entendu un superbe style, vous n'en doutiez pas ?
Tout droit fièrement perché sur ma meule, le cul déhanché d'au moins 4 centimètres et le genou sorti avec 17° d'angle au mieux, et en oubliant souvent de me pencher suffisamment vers le demi guidon intérieur , je crois être une vraie publicité ambulante de tout ce qu'il faudrait corriger pour ressembler à quelque chose sur une selle . Eh ben je me suis finalement amusé beaucoup amusé à martyriser mes excellents pneus tant qu'il ne s'agissait pas de le faire à la réaccél'. Merci les manufacturiers de compenser mes inaptitudes .
J'ai par contre pris très grand plaisir dans la toute dernière, à suivre un étonnant Knack en mode coming out sur l'étonnante mamie GPZ !!!! Bien sûr, il fallait que je n'ouvre pas trop les gaz pour ne pas lui monter dessus à l'accél, mais le reste du temps, quel bonheur de le voir en mode crapaud juché sur une meule trop petite, la bave aux commissures des lèvres et l'attaque en mode d'emploi ! Un régal!
Il m'a étonné le Knack, et j'ai vraiment regretté de n'avoir pas mis la cam pour immortaliser l'instant . Des beaux angles, des trajs tendues et chouettes , des positions engagées sur la meule ( de toutes façons bien plus esthétiques et correctes que moi , hein ... , il est beaucoup plus performant sur piste que sur route à l'improvisation, cet homme !
Constat déjà fait alors qu'il était sur la Daytona, si dans le premier double droite puis le gauche il n'est pas trop rapide ( je devais corriger pour ne pas trop approcher sa roue , c'est dire ) je trouve que dans l'après couille il envoie un pâté . Je suppose (sans preuve, une fois c'était sur la Dayto de prêt et l'autre fois sur la mamie ) que à moto égale il m'enfume dans cette portion.
Seul regret, ayant à peu près assimilé les bases très (très ! ) minimales du genre, j'étais parti pour m'appliquer , je sortais enfin le cul , et je commençais à me forcer à me dire "sors aussi la jambe " et "plies plus le coude intérieur" , j'avais le temps de soigner ça puisque je suivais une moto qui même assez prestement menée me rendait plein de bourrins . C'est net, on passe plus vite tout en se trainant en quelque sorte.
J'avais déjà décidé de rester derrière , et d'en profiter outre le spectacle pour ressembler un peu plus à un pistard débutant en modifiant ma position lamentable . Et puis à mi session, une méchante crampe , zut . Pourquoi j'ai pas assez bu, quel idiot, alors je reste fidèle à ma priorité de ne pas me faire de bobo et je sors à mi session.
Je finirai avec des temps dans les 1.27.8 , avec la certitude que c'est assez facile de rouler dans les 1.24 dans les mêmes conditions sans aucune technique autre que l'habitude d'être sur une moto, , les trajs me semblant fort naturelles .
Avec la même certitude que pour descendre plus bas il faut rouler d'une façon que je ne maitrise pas aussi . Autrement dit, pour aller à 1.22 ou moins faut travailler sa position sur la meule. Sinon, on est trop anglé pour les pneus et la garde au sol et on risque de trouver la limite.
Ça sans jamais avoir eu un tour clair de toute la journée, et je m'en fous un peu. C'était bien plus marrant de prendre fort UNE courbe que de faire un temps.
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Allez, en résumé :
- la piste c'est assez sympa, oui.
- je suis un brave Poirsouilleur fidèle au poireau ; capable de pas exagérément me trainer, de rouler facile, mais sans aptitude innée à adopter le mode d'emploi idoine à la piste . Donc guère doué, guère apte, guère motivé aussi. Mais plutôt pas trop mauvais freineur et en entrées de courbes, ouf ! Je vais quand même pouvoir garder les chevilles enflées, hein ...
- les UPPP, c'est pas forcément pour moi ; pas vraiment envie de performer et de penser au chrono, ni de gagner des secondes grâce à mon moteur au besoin , c'est limite ennuyeux les lignes droites même très vite . Je pense que j'y reviendrai éventuellement de temps à autre, juste pour la très sympathique ambiance et l'esprit qui va avec, uniquement s'il y a des potes avec qui rouler pour me poutrer.
- la piste, c'est un endroit où tu vois des aigles qui sont à des années lumière de toi en qualité de pilotage ; des gens qui prennent en se trainant des vitesses que tu n'atteins qu'en rêve , et qui te démontrent l'abyssale différence entre un conducteur de moto et un pilote (je pense là entre autres à un moniteur qui m'a laissé la fugace impression d'être arrêté lorsqu'il m'a déposé dans le second double droit, celui en sus que je n'ai pas bien pigé .... )
- la piste c'est aussi un lieu qui te permet de réaliser que bien des gens sont carrément pas doués , roulent au dessus de leurs pompes ou naviguent surtoilés et ne s'en rendent même pas compte - dans ce groupe débutant, avec mon absence totale de technique , mes positions ridicules et ma totale absence d'expérience, je me suis beaucoup fait ralentir en virages et aux freinages par un gros tiers des participants à mon groupe .
- je me suis confirmé ce que je pressentais : je préfère de loin prendre 1000 virages différents que 1000 fois le même virage . Je crois que je dois laisser à d'autres les symphonies exécutées à la perfection et prendre les arias légers comme partition. A d'autres les récitations sans fautes , pour moi le plaisir est dans le texte libre et l'improvisation. Dans les fantasmes que je n'assouvirai sans doute jamais, maintenant je suis sur qu'une épreuve en aveugle sans reco en course de côte ou en rallye serait plus ma tasse de thé qu'une piste bien connue .J 'irais pas plus vite, mais j'y prendrais plus mon panard. Pour moi, le circuit de mes rêves comporterait deux ou trois fois les courbes du Luc, mais sa plus grande ligne droite serait celle qui suit la Couille.
- C'est la vraie grosse surprise ( et un peu une minime déception .... ) que j'ai eue, pas de montée d'adrénaline puisque après deux tours tout était déjà vu, pas d'envie de grappiller du temps d'un tour sur l'autre. Pour quoi faire si je n'y prends pas un pied ?
Je m'en faisais un monde, ben j'ai pas réussi à avoir peur ni à stresser , c'est ballot. Juste une XP ma foi fort agréable, mais sans la poussée d'adrénaline espérée et attendue. J'ai le palpitant qui monte bien plus en faisant une D14, une route de Chateaudouble ou une gorge du Verdon que là où zut, j'ai pas le mode d'emploi.
Même les petites courbatures que j'ai eues aujourd'hui, je subodore les devoir plus à la poussette de ouf le matin et la manutention de la roulotte le soir qu'au circuit, je dois pas être fait pour me dépouiller .
- j'ai aimé : l'ambiance - les gens - la gentillesse et la compagnie de tous mes camarades de jeu - la dignité de Knack, qui très frustré et accablé au delà du raisonnable par un Murphy opiniâtre est resté bravement disponible et sympa dans la tourmente - les 4 ou 5 virages ou mon pneu arrière criait grâce- les jolies bouloches sur le pneu en question- les très belles orchidées sauvages sur le terrain du circuit- l'entrecôte au gorgonzola .
Merci tous, pour la compagnie, la gentillesse !
Vas Vite ou Flânes. Mais Roule !