On peut en parler de diverses façons.
J'imagine que tu parles de la culpabilité ressentie et du traumatisme vécu d'avoir tué une personne que sans doute ressentent après coup beaucoup de gens en de telles circonstances, Ptilu ? Ou seulement cela pour expliquer pourquoi l'accident ?
Il est , j'essaie de m'en persuader, de nombreux cas où cette pensée existe et où il serait édifiant d'entendre les "auteurs" d'accident, tu as raison.
Mais, t'ai-je dit qu'en tant que professionnel de santé, je suis en charge à mon petit niveau (kiné et accessoirement ostéo ) du service de chirurgie orthopédique de l'hôpital de ma ville ?
Bon, en gros je vois passer dans ce service, chaque semaine à la belle saison - 10 mois/an chez nous
- en moyenne trois usagers de scooter, et un ou deux motards par mois.
Calcules si tu veux, ça commence à faire du -triste- chiffre.
D'ailleurs c'est moralement usant à terme . Heureusement les cas les plus dramatiques avec un pronostic vital directement engagé sont directement dirigés vers le CHU de Nice, j'y échappe donc .... Ouf !
En tant que vieux motard passionné moi même ( et en tant que grand bavard aussi ) , je passe quasiment toujours un peu de temps avec chacun de ces malheureux patients, toujours pas mal en vrac, à parler, à tenter de les rasséréner, de comprendre ce qui leur est arrivé, etc...
Le cas le plus classique étant exactement celui de la vidéo anglaise ; deux-roues contre bagnole, et accident causé in fine par "l'invisibilité"
du deux roues que l'automobiliste ne prend pas en compte dans ses actions de conduite, ça demeure un vrai mystère pour moi !
Tu le croiras si tu veux, mais depuis près de trois ans que j'assume ce poste, j'ai entendu deux, peut être trois patients au plus sur ces douzaines de vies meurtries et de corps abimés me dire que leur bourreau sur 4 roues avait pris de leurs nouvelles.
Et j'ai vu une fois, une seule et unique, un automobiliste venir directement dans sa chambre d'hôpital s'enquérir de l'état de récupération du motard, venir lui parler, etc... Être humain simplement.
Un, sur des centaines de cas donc . Et je trouve ça triste.
Alors, l'interview du conducteur de la caisse en face du motard anglais tué aurait , j'en conviens volontiers, été pleine d’enseignements. Je la pense souhaitable moi aussi .
Mais l'aurait-il accordée, cette interview?