12-08-2015, 11:09
J'apprécie ton analyse Chel, et en plus je te rejoins en bonne partie. Je vais me permettre deux mots, après avoir un peu hésité car je suis capable d'être vaguement relou si je me lance dans un débat politique (au sens noble du terme ou non). Presque autant que si on parle SF, c'est pour dire. 
Je ne suis pas fan du tout de cette "économie collaborative", joyeux terme utilisé par les lobbyistes pour présenter les barbarismes correspondants. Comme tu l'as dit, le but premier est de shunter les procédures liées à leur activité.
Si je ne possède rien, n'ai pas (ou très peu) d'employés, et que mon activité déclarée se limite à mettre en relation les gens entre eux (d'où la partie collaborative) je ne suis pas soumis aux obligations des acteurs historiques c'est magnifique non ?
Les nouveaux gros sites marchands ne possèdent pas de marchandise (eg Leboncoin, priceminister), et ne rémunèrent pas les vendeurs, c'est même l'inverse souvent.
Les nouveaux acteurs du transport de personnes (Uber et co), idem: pas de véhicule, les transporteurs ne sont pas des salariés.
Les nouveaux acteurs du voyage (airbnb)... bon je ne vais pas faire l'inventaire à la Prévert, vous avez compris le principe.
Du coup c'est une optimisation sur tous les plans: les sous ne passent pas par la boite directement, mais par des canaux qui échappent souvent aux contrôles, pas de relation employeur/employé, peu de responsabilité de la boîte vis à vis du client vu qu'elle ne fournit pas le service, pas de responsabilité vis à vis des prestataires... Ça donne au public l'impression de payer moins cher une prestation équivalente, donc on se jette dessus, sauf que le modèle des boîtes est basé sur l'exploitation des fournisseurs des services ou vendeurs.
Par contre, pour moi, c'est plus un pas en avant dans l'exploitations des failles de régulations (afin de contourner les réglementations) de la part des entrepreneurs, qu'une dérive individualiste des exploités. Effectivement, préférer bosser au black (pur moi c'est peu ou prou ce que font les chauffeurs Uber par ex, c'est un travail déguisé) c'est un choix à courte vue. Les revenus des chauffeurs UberPop, entre autres, ne sont pas soumis aux prélèvements sociaux, youpi ! Mais du coup pas de protection sociale non plus, et pas d'entrée pour l'état. Mais le choix n'est pas entre véhiculer un pote gratos ou un inconnu contre espèces, plutôt entre une activité salariée régulée et une sous le manteau.
Bon, j'arrête là (un peu abruptement mais je viens de réaliser la longueur de mon intervention), et je propose de continuer cette discussion à l'apéro. Pour la peine je fournis un tl;dr:
Toutafé Chel*
(* sauf que je vois plus l'exploitation par les sociétés que tu décris que la dérive individualiste)
Fin de la minute gaucho-mouche

Je ne suis pas fan du tout de cette "économie collaborative", joyeux terme utilisé par les lobbyistes pour présenter les barbarismes correspondants. Comme tu l'as dit, le but premier est de shunter les procédures liées à leur activité.
Si je ne possède rien, n'ai pas (ou très peu) d'employés, et que mon activité déclarée se limite à mettre en relation les gens entre eux (d'où la partie collaborative) je ne suis pas soumis aux obligations des acteurs historiques c'est magnifique non ?
Les nouveaux gros sites marchands ne possèdent pas de marchandise (eg Leboncoin, priceminister), et ne rémunèrent pas les vendeurs, c'est même l'inverse souvent.
Les nouveaux acteurs du transport de personnes (Uber et co), idem: pas de véhicule, les transporteurs ne sont pas des salariés.
Les nouveaux acteurs du voyage (airbnb)... bon je ne vais pas faire l'inventaire à la Prévert, vous avez compris le principe.
Du coup c'est une optimisation sur tous les plans: les sous ne passent pas par la boite directement, mais par des canaux qui échappent souvent aux contrôles, pas de relation employeur/employé, peu de responsabilité de la boîte vis à vis du client vu qu'elle ne fournit pas le service, pas de responsabilité vis à vis des prestataires... Ça donne au public l'impression de payer moins cher une prestation équivalente, donc on se jette dessus, sauf que le modèle des boîtes est basé sur l'exploitation des fournisseurs des services ou vendeurs.
Par contre, pour moi, c'est plus un pas en avant dans l'exploitations des failles de régulations (afin de contourner les réglementations) de la part des entrepreneurs, qu'une dérive individualiste des exploités. Effectivement, préférer bosser au black (pur moi c'est peu ou prou ce que font les chauffeurs Uber par ex, c'est un travail déguisé) c'est un choix à courte vue. Les revenus des chauffeurs UberPop, entre autres, ne sont pas soumis aux prélèvements sociaux, youpi ! Mais du coup pas de protection sociale non plus, et pas d'entrée pour l'état. Mais le choix n'est pas entre véhiculer un pote gratos ou un inconnu contre espèces, plutôt entre une activité salariée régulée et une sous le manteau.
Bon, j'arrête là (un peu abruptement mais je viens de réaliser la longueur de mon intervention), et je propose de continuer cette discussion à l'apéro. Pour la peine je fournis un tl;dr:
Toutafé Chel*
(* sauf que je vois plus l'exploitation par les sociétés que tu décris que la dérive individualiste)
Fin de la minute gaucho-mouche
