Ouffff.... pour moi ça relève de l'archéologie d'exhumer mes premiers émois motards.
Bon, relaté sans doute teinté des brumes du temps qui passe.
> Parents motophobes et peureux mais pas butés. Je suis déjà fasciné par les deux roues, sans que personne autour de moi n'en pratique ni s'y intéresse, je sais pas pourquoi?
Premières xp du deux roues en sortant nuitamment et en cachette vers 10 ans, en "volant" la 101 Peugeot de ma grande sœur remisée au fond du jardin sans réveiller la maisonnée et en faisant le tour de ma ville en pleine nuit. Jusqu'au jour ou chopé par la maréchaussée, ramené à 2h du mat entre deux gendarmes à la maison. Un grand moment de recadrage.
> Parents inquiets mais résignés, j'ai 12 ans, mon journaliste de père me fait monter à plusieurs reprises sur une moto suiveuse du Critérium du Dauphiné cycliste, jusqu'à une dantesque descente du Mont Ventoux dans le brouillard agrippé au pilote d'une Honda 1000CBX 6 cylindres plus qu'à fond .Terrifiant.
Mais je crois me souvenir que le déclic était là, j'ai des étoiles dans les yeux, quand je serai grand je serai un motard, un de ces seigneurs qui au mépris de tout danger font rugir et vibrer leurs terrifiantes machines dans des routes inoubliables.
> 13 ans, j'ai gagné de haute lutte: on me laisse commencer à faire du cross sur un terrain idoine sur de petites cylindrées. Je fais connaissance d'un gros malade un peu plus âgé qui est suffisamment inconscient pour me laisser rouler avec sa meule, je me fais très peur dans les bosses au guidon d'une sauvage Husqvarna 340.
> 14/17 ans, ouf. J'ai le droit de conduire un deux roues sur la route. J'épuise la mob de la frangine, je reçois en cadeau d'un cousin fortuné une magnifique Yamaha RD 50 LC à vitesses, je manque de me gameller plein de fois avec. Je m'empresse de la kiter comme un fou, pas difficile puisque dans mon sous-sol je démontais déjà toutes les Mob bleues (le 51 ) et les 103SP des copains pour les gonfler.
La moitié des brèles que je gonfle serrent du haut moteur, l'autre moitié roule à 80 et plus, pas de freins, pas de suspattes, souvent pas de casque et bien entendu aucun vêtement protecteur, qu'est-ce qu'on rigole!
Et ma Yam' prend 100 à l'heure, roule parfaitement avec son accastillage identique à la 125 de l'époque avec laquelle elle rivalise.
C'est aussi l'époque à laquelle je me rends compte que la moto peut tuer y compris les copains, mais je roule un peu sur leurs brèles des fois, 750H2, Z1300 6 cylindres, RDLC350 et quelques autres. De quoi enregistrer quelques good vibes. Ils étaient fous à l'époque de laisser volontiers les clés de leurs destriers à un jeunot tout foufou et pas doué.
> 17 ans, je prépare le permis que je n'aurai pas, mon auto-école met la clé sous la porte en volant tout l'argent des inscriptions. Pas grave, comme il est connu qu'il y a un Bon Dieu pour les idiots, je vais rouler durant près de 10 ans sans permis , à moto exclusivement toute l'année et par tous les temps, même les moins cléments. Sans jamais être arrête ni contrôlé, sans jamais un aléa- enfin presque.
Et je ferai ainsi ma première vie de motard gros cube essentiellement sur une CX500 Honda et sur une Yamaha XT 500.
> 19 ans, durant une perm de l'armée je subis ma première sévère pelle à moto. J'en ai pas connu d'autre depuis, le 2 Aout 1983.
> 27 ans, je suis kiné, je viens d'arrêter la moto parce que pas de sous, montagne en hiver et je bosse en saisonnier, je rencontre Biquette au hasard d'un remplacement. J'oublie la moto ou du moins je tente .
> 36 ans, on arrive sur la Côte D'Azur Biquette et moi, c'est l'an 2000. Il me faudra à peine quelques mois pour revenir à la moto ( mais quel bonheur) en 125, une autre paire pour me décider à rouler légalement en gros cube en passant ( enfin!) le permis A.
La suite vous connaissez les anciens du forum, on s'est rencontrés pas si longtemps après.