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[BONJOUR] Topic officiel
Reprise du message précédent:
Chalut. Purée, tout à l'heure en sortant du taf j'ai cherché dans le parking ma caisse couleur bleu nuit, j'ai failli omettre de considérer une Vel Satis grisâtre à pois.
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Chaluduwe tous.

@ Shef, faudra vraiment qu'un jour je ré-investisse dans un abonnement au Monde, ce fut le cas par le passé mais faute d'en être encore je ne peux pas lire la totalité de l'article en free. Lequel me semble oui, fort utile à la pensée.
Vas Vite ou Flânes. Mais Roule !
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https://www.lemonde.fr/idees/article/202..._3232.html

DÉBATS
Législatives 2024 : « De Pologne, nous voyons à quels cauchemardesques dangers la France se trouve aujourd’hui confrontée »
TRIBUNE
Adam Michnik
Rédacteur en chef de « Gazeta Wyborcza »
Jaroslaw Kurski
directeur éditorial de « Gazeta Wyborcza »
Adam Michnik et Jaroslaw Kurski, deux figures du quotidien polonais « Gazeta Wyborcza », adressent une lettre à leurs amis français sous forme d’avertissement avant le scrutin des 30 juin et 7 juillet, pour raconter ce que signifie la prise de pouvoir par un gouvernement national-populiste.
Le 28 juin 2024 à 07h00
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Il y a six mois, la Pologne est sortie de sa période la plus sombre depuis la chute du communisme. Destruction de la démocratie, piétinement de l’Etat de droit, mise sous tutelle des médias, déshumanisation des LGBT+, politique de haine institutionnalisée, abandon du pays aux oligarques, nationalisme extrême. Tout cela a duré huit longues années.

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Les démocrates polonais ont reçu pendant cette période un grand soutien des démocrates de France et de toute l’Union européenne [UE]. Encore une fois, merci. Forts de cette expérience, nous voyons plus clairement à quels cauchemardesques dangers la France se trouve aujourd’hui confrontée.

Nous allons donc vous dire comment s’installent et à quoi mènent les expériences national-populistes, et combien il est difficile, ensuite, de s’extraire de ce marécage. Nous savons que l’expérience n’est pas transférable, et que comparaison n’est pas raison. Mais avant de voter pour l’extrême droite ou l’extrême gauche, écoutez le témoignage de citoyens d’un pays qui a connu un gouvernement de nationaux-populistes autoritaires et anti-européens.

Blessures nationales
Tout a commencé doucement, à pas de velours. Pendant la campagne électorale de 2015, le parti Droit et justice (PiS) de Jaroslaw Kaczynski a promis un « bon changement », des privilèges sociaux, la « redistribution de la dignité ». Ensuite, le parti a joué sur la peur des migrants, censés propager les maladies, les microbes et les parasites. Il s’est opposé aux quotas de relocalisation des réfugiés [demandés par l’UE après la vague de migrants syriens à l’été 2015].

Et cela a continué crescendo. Kaczynski a accusé le premier ministre de l’époque, Donald Tusk, d’être à la solde de l’Allemagne, de la France et de Bruxelles qui – c’est bien connu – ne font que saboter notre souveraineté. Il a dit que la Pologne était « en ruine » et était devenue la « propriété privée de Berlin ». Son parti a joué sur la corde de la fierté et de nos blessures nationales. Il a voulu soigner le complexe d’infériorité par le complexe de supériorité, et exigé de l’Allemagne des réparations de guerre.

Cependant, la population semblait s’être lassée du gouvernement libéral de Tusk. Elle souhaitait un changement, ce que vous appelez l’« alternance ». Elle disait : « Ceux-ci ont déjà gouverné, donnons une chance aux autres. Qu’est-ce qu’on risque ? »

Pressentant le pire, nous avons publié en octobre 2015, juste avant les élections parlementaires, un éditorial dans Gazeta Wyborcza sous le titre : « L’enjeu de ces élections, c’est la démocratie elle-même ». Nous écrivions que ce ne serait pas un simple changement dans le cadre des règles démocratiques, mais une attaque contre ces règles elles-mêmes. Presque personne n’y croyait. On s’est moqué de nous, on nous a accusés d’hystérie, de semer la panique anti-PiS. Nous avons bien vu que nos mots tombaient dans le vide. Nous aurions préféré nous tromper, mais malheureusement ce texte s’est avéré prophétique.

Lois adoptées sans consultation
Finalement, les gens ont voté pour le « bon changement », et c’est ainsi qu’ils ont fait entrer le loup dans la bergerie. Juste après les élections, Kaczynski a annoncé un « paquet de mesures démocratiques pour l’opposition », qui devait être prise en compte et traitée avec dignité. Il n’en fut rien. Le Parlement s’est immédiatement transformé en machine à voter, et les lois les plus importantes ont été adoptées et promulguées du jour au lendemain, sans consultation.

Les populistes, considérant leur majorité comme absolue, piétinent les droits de la minorité. Le PiS justifiait par la « volonté du peuple » ses pratiques absolutistes. Il n’y avait plus aucun frein. Quelques mois plus tôt, en mai 2015, les Polonais avaient élu à la présidence Andrzej Duda, un produit marketing lisse du parti de Kaczynski. Lui aussi avait commencé à pas de velours. Il parlait d’entente et de communauté nationales.

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Cependant, dès son élection, il s’est transformé en courroie de transmission du parti. Il a ensuite promulgué toutes les lois antidémocratiques votées de nuit, il a participé au saccage du tribunal constitutionnel et du système judiciaire. Il n’y avait plus de séparation des trois pouvoirs comme le prône Montesquieu, plus de système de check and balance. Les pouvoirs exécutif et législatif concentrés dans les mains de Kaczynski ont mis la main sur le pouvoir judiciaire.

Heureusement pour vous, en France, vous avez le président Macron. Vous avez certes bien des griefs à son encontre, mais on ne peut sûrement pas dire qu’il serait une marionnette aux mains de Marine Le Pen. Pour Duda en revanche, nous disons sans le moindre doute qu’il a été une marionnette aux mains de Kaczynski. De notre perspective polonaise, croyez-le bien, nous aurions beaucoup donné pour avoir quelqu’un du calibre de Macron comme président.

Destruction de l’Etat de droit
Les hommes du parti au pouvoir, qui n’étaient plus encadrés par aucune borne, ont pris possession jour après jour de l’Etat. Ils ont pris le tribunal constitutionnel, le bureau du procureur général, les organismes chargés de nommer les juges, les services spéciaux, les écoutes illégales, le Haut Conseil des médias nationaux et les médias, l’organisation des élections, le Tribunal suprême, les sociétés d’Etat, la culture et l’art. Partout, leurs hommes de main ont été placés, grassement rémunérés.

En pleine campagne présidentielle en France en 2022, le gouvernement de Morawiecki a reçu Marine Le Pen avec les honneurs et le protocole réservés aux chefs d’Etat. L’extrême droite de Le Pen et l’extrême gauche de Mélenchon semblent montrer beaucoup d’indulgence à l’égard de la Russie agressive de Poutine. Votre grand penseur Raymond Aron aurait sans doute dit qu’il manque à l’une comme à l’autre le sentiment du « tragique de l’histoire ». Nous qui sommes si proches de la guerre en Ukraine, nous en avons parfaitement conscience.

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Nous rappelons tout cela pour vous mettre en garde : les populistes annoncent une politique, et en mènent ensuite une autre, à l’opposé, pour réaliser leur programme populiste vert-de-gris, comme Viktor Orban en Hongrie, comme Robert Fico en Slovaquie, comme Erdogan en Turquie, comme Kaczynski… Ils ont leur feuille de route de destruction de l’Etat de droit et ils s’y tiennent, étape après étape.

Notre expérience montre que le retour au statu quo antérieur est extrêmement difficile. Le PiS a été huit ans au pouvoir, c’est très long. S’il avait réussi à gagner un troisième mandat, son système électoral et sa prédominance dans les médias se seraient consolidés pour toujours. En d’autres termes, le système aurait été tellement verrouillé que le PiS n’aurait plus jamais pu perdre les élections.

Chaque voix compte
Nous avons aussi pu observer le développement de la soumission chez les gens. La catégorie des prétendus commentateurs objectifs s’est avérée particulièrement dangereuse : au lieu d’appeler les choses par leur nom, ils ont développé un discours selon lequel le PiS, certes, abusait du pouvoir, mais ils suggéraient que l’opposition en avait fait de même auparavant. Ces comparaisons sont particulièrement dangereuses parce qu’elles relativisent les dangers et masquent la réalité des choses.

Vous pouvez dire, bien sûr, que la démocratie polonaise est jeune et donc susceptible d’être attaquée, alors que la vôtre est plus solidement ancrée. Mais que direz-vous de la démocratie américaine, qui a le même âge que la vôtre ? Il s’en est fallu de peu pour que Trump ne s’en empare. Et il n’a d’ailleurs pas dit son dernier mot. Aucune démocratie n’est donnée pour toujours, et il faut chaque jour lutter pour sa sauvegarde.

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Voici enfin notre dernier avertissement. Du point de vue politique, les sociétés, qu’elles soient française, américaine ou polonaise, sont divisées en deux moitiés presque égales. C’est pourquoi chaque voix compte ! Ne pas voter revient en fait à donner sa voix au camp opposé. Nos manifestations de masse n’ont finalement pas donné grand-chose en Pologne, ce sont seulement nos bulletins dans l’urne qui ont été décisifs, lors des élections législatives en octobre 2023.

Beaucoup de Français disent : « On n’a pas encore essayé ça. » A notre avis, ce n’est pas la peine d’essayer. D’autres disent : « Qu’ils gouvernent un peu, ils vont immédiatement se compromettre. » Combien de démocrates allemands se sont ainsi bercés d’illusions quand le parti national-socialiste a gagné les élections ?

Nous avons un proverbe polonais qui dit : « Le Polonais devient malin après avoir subi les dégâts. » Notre appel à vous, Français : « Soyez malins avant de subir les dégâts. »

Adam Michnik est rédacteur en chef du quotidien polonais « Gazeta Wyborcza ». Historien et essayiste, il est aussi un ancien militant du syndicat Solidarnosc ; Jaroslaw Kurski est directeur éditorial de « Gazeta Wyborcza ».
Adam Michnik (Rédacteur en chef de « Gazeta Wyborcza ») et Jaroslaw Kurski (directeur éditorial de « Gazeta Wyborcza »)
Recule fils!!!
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Merci Shef. Et @ tous bonne fin de manche. Moi je commence maintenant à picoler de la binouse en attendant 20h, j'espère me tromper mais je crains d'avoir envie d'une cuite ce soir.
Vas Vite ou Flânes. Mais Roule !
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Chiotte.
Chel, désolé par avance de ton mal de crâne de demain. Je boirai quand même un coup à ta santé pour t'accompagner dans la tristitude.
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Bien le bonjour de la deprime de ce monde, de ce pays, de cette région, c'est pas joli
A fond ca fait peur sauf quand on ferme les yeux ! lol
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Yop du lundi.
[Image: vilo_castellet.png]
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'jour
J'ai connu des lundis plus joyeux
[Image: Signature-2.jpg]
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ouaip triste résultat du coup même le soleil s'est barré !
MADAME  Biquette s'il vous plait !
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Chalut post cuite. Comme prévu. Mais une bonne et belle semaine à tous.
Vas Vite ou Flânes. Mais Roule !
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